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Lumière sur… Ragnar Jonasson !

EDITIONS LA MARTINIÈREINTERVIEWISLANDAIS

Interview proposée par Anaïs Serial Lectrice et Stéphanie Ahn-Thu Tessier

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Je fais mariner tout le monde sur les réseaux sociaux depuis quelques semaines en annonçant un événement qui aurait lieu le 23 octobre 2018, à force de lire du thriller, il semblerait que j’ai développé une certaine capacité à créer moi-même du suspense… Les jours ont été terriblement longs pour moi qui ne suis pas du tout quelqu’un de patient, le secret difficile à garder tant j’avais envie d’en parler à tout le monde de le crier sur les toits, mais ça y est, nous y sommes !

J’ai la très grande joie et l’immense honneur d’accueillir sur mon blog aujourd’hui l’auteur islandais Ragnar Jonasson ! L’écrivain aux 500 000 lecteurs français a accepté de répondre à mes questions et c’est une réelle fierté pour moi, blogueuse française, que de le recevoir ici.

Ragnar Jonasson, c’est aujourd’hui 4 titres traduits en français, et des droits revendus dans 21 pays. Par ordre de parution, il vous faudra lire SnjorMorkNatt et enfin Sott qui vient tout juste d’être publié aux Editions La Martinière, l’éditeur qui l’a fait connaître ici. Vous pouvez cliquer sur les liens pour accéder à mes chroniques.

Si vous me suivez régulièrement sur les réseaux sociaux et sur mon blog, l’information ne vous aura pas échappée je pense, je suis une grande lectrice de cet auteur nordique. J’avais entendu parler de lui lorsque j’étais en Islande durant un de mes voyages, mais n’étant pas encore traduit en France j’avais noté son nom dans un coin de ma tête pour le lire un jour en anglais, et quelle surprise de voir Snjor, son premier opus de la série Ari Thor, paraître quelques mois plus tard dans l’hexagone ! C’est donc le jour de sa sortie que j’ai couru l’acheter, je suis heureuse d’avoir été une des premières blogueuses françaises à en avoir parlé et je suis, depuis, un soutien indéfectible afin de le faire connaître au plus grand nombre. Il est mon coup de cœur littéraire de ces deux dernières années, et je ne ménage pas mes efforts pour le promouvoir auprès des personnes qui me suivent.

L’auteur étant parfaitement bilingue en anglais, nous avons réalisé cette interview dans la langue de Shakespeare – je ne parle pas encore l’islandais – et je remercie infiniment ma copine lectrice Stéphanie Ahn-Thu Tessier de m’avoir aidée pour que la traduction française soit la plus fidèle possible aux mots de Ragnar.

Cette interview s’inscrit organisé le cadre du Blogtour organisé par Les Editions La Martinière et l’agence Anne et Arnaud.

Trêve de bavardage, place à l’interview ! Je vous invite à découvrir un peu plus personnellement celui qui s’est hissé, en l’espace de deux ans, très haut dans mon classement des auteurs préférés.

(J’avais prévu d’essayer de canaliser le bouquet final du 14 juillet qui explose dans mon cœur de lectrice, tant je suis en joie, mais en relisant mon introduction, force est de constater que mon enthousiasme débordant a, à nouveau, pris le dessus !)

L’interview en Français

Bonjour Ragnar, permets-moi déjà de te remercier d’accepter de répondre à mon interview. Peux-tu te présenter aux lecteurs français en quelques mots ?

Je suis né et j’ai grandi en Islande. Je vis à Reykjavik et je travaille comme avocat et auteur. J’écris des histoires depuis mon plus jeune âge, et j’ai commencé à lire vers 11 ans des romans policiers, et je suis devenu fan depuis lors. Les livres de la période de l’âge d’or de la littérature sont ceux que je préfère, tel que Agatha Christie, P.D. James et Ellery Queen. J’ai écrit deux séries de livres, celle d’Ari Thor et la série Hulda, et mon nouveau livre paru en Islande est un one-shot appelé « The girl who died »

Tu as fait tes premiers pas dans la littérature en traduisant en islandais les romans d’Agatha Christie. Quel a été le déclic qui t’a permis de te lancer dans ta propre carrière d’écrivain ?

Je me suis toujours intéressé à l’écriture et à la lecture. Quand j’étais jeune, j’ai passé plus de temps dans une librairie qu’à courir dehors. À 17 ans, j’ai commencé à traduire les livres d’Agatha Christie en islandais, et j’ai continué de traduire au rythme d’un livre par an pendant une dizaine d’années. Lorsque j’approchais de la fin de la vingtaine, je me suis dit que je devrais essayer d’écrire mes propres romans. Il y avait un concours d’écriture de polar en Islande en 2008 et j’ai saisi l’opportunité pour écrire le livre que j’avais pensé écrire. L’éditeur a aimé mon livre et a voulu le publier, et a demandé une suite. Et actuellement je suis en train d’écrire mon dixième roman pour cet éditeur islandais.

Tes romans sont publiés dans 21 pays, et la série Ari Thor est lue par plus de 500 000 lecteurs en France, comment vis-tu ce succès ?

Je suis très reconnaissant vers toutes les personnes qui aiment mes livres. Même dans mes rêves les plus fous je n’aurais jamais imaginé être publié dans autant de pays. C’est un vrai privilège, et un honneur. J’essaie de voyager autant que je peux pour rencontrer mes lecteurs à travers le monde, et je dois dire que c’est aussi vraiment spécial, de voir de nouveaux lieux et de rencontrer des personnes intéressantes qui aiment les livres autant que moi.

Le huis-clos, ainsi que les thèmes de l’oppression et de l’enfermement sont récurrents dans tes thrillers, qu’est-ce fait que tu aimes provoquer ce sentiment d’oppression chez tes lecteurs ?

La nature islandaise est une grande source d’inspiration pour créer les sensations d’enfermement et d’oppression. C’est une chose courante de ne pas pouvoir aller dans le village voisin parce qu’il a neigé ou à cause de la tempête de neige. Le sentiment d’enfermement et d’obscurité sans fin est tellement oppressant qu’il serait difficile de ne pas inclure dans mes histoires. C’était également un thème de beaucoup de livres de la période de l’âge d’or de la littérature, les mystères de la chambre close et les fameux romans d’Agatha Christie, et j’ai vraiment voulu essayer de combiner ces éléments de la période de l’âge d’or avec les mystères nordiques modernes.

L’Islande, ainsi que ses paysages, prennent une place importante dans tes intrigues, ils deviennent presque un personnage à part entière. En quoi est-ce important pour toi de faire évoluer tes intrigues dans un environnement aussi marqué ?

Je suis fasciné par les contrastes de la nature islandaise. C’est tellement beau, magnifique, et en même temps tellement dur et impitoyable. Si vous êtes perdu dans la compagne ou les hautes terres, la nature peut réellement vous tuer avec l’immensité de son territoire brut, que cela soit en été ou en hiver. Le contraste entre la beauté et l’horreur a toujours fait partie de l’esprit islandais et j’aime écrire à ce sujet. Certains de mes romans policiers préférés utilisent les lieux comme s’ils étaient des personnages, dans un sens, et c’est pourquoi les lieux sont aussi importants pour moi, comme je veux écrire des livres que j’aimerais lire en tant que lecteur. En outre, je pense qu’il est important que les lieux soient réels, donc si vous lisez mes livres, vous pouvez vous rendre en Islande, et visiter par vous-même ces endroits.

Je te laisse carte blanche pour clôturer cette interview !

Je voudrais conclure en disant que les retours faits par les lecteurs français sur mes livres sont absolument incroyables. Je leur suis tellement reconnaissant, donc j’essaie de visiter la France aussi souvent que possible, c’est un très beau pays à visiter.

Merci infiniment d’avoir pris du temps de répondre à mes questions.

Vous pouvez suivre l’auteur :

L’interview en anglais

Hi Ragnar. Allow me to thank you for agreeing to answer my interview. Could you please introduce yourself to French readers in a few words ?

Born and raised in Iceland. I live in Reykjavik and work as a lawyer and author. I have been writing stories from a very young age, and when I was around 11 years old I started reading crime fiction and I have been a fan since. Golden Age books are my favourite, such as Agatha Christie, PD James and Ellery Queen. I have written two series of books, the Ari Thor series and the Hulda series, and my new book in Iceland is a standalone book called The Girl Who Died.

You made your first steps in literature by translating the novels of Agatha Christie. What was the trigger that got you started in your own writer career ?

I have always been interested in writing and reading books. When I was young I spent most of my time in the library rather than running around outside. At seventeen I started translating Agatha Christie books into Icelandic and translated one book a year for a decade or so. When I was in my late twenties I started to think I should try writing my own novels. There was a competition for a crime novel in Iceland in 2008 and I used that opportunity to write a book I had been thinking of. The publisher liked the book and wanted to publish it, and then asked for a sequel, and now I am writing my tenth novel for this Icelandic publisher.

You books are published in 21 countries, and the Ari Thor series are read by more than 500000 readers in France. How do you live this success?

I am really grateful to everyone who enjoys reading my books. Not in my wildest dreams did I imagine being published in so many countries. It is a true privilege and honour. I try to travel as much as I can to meet readers all over the world, and that is also really special, to see new places and meet interesting people who like books as much as I do.

The closed-behind -doors, as well as the themes of oppression and confinement are recurrent in your thrillers. Why do you like to provoke this feeling of oppression in your readers ?

Icelandic nature offers a lot of inspiration for the feeling of confinement and oppression. It is a regular thing not being able to travel to the next village due to being snowed in or there being a blizzard. The feeling of confinement and never ending darkness is so overwhelming it would be difficult not to include it in my stories. Also, this was a theme of so many golden age crime books, the locked-room mysteries and the famous Agatha Christie novels, and I really wanted to try to combine those elements from the golden age into modern Nordic mysteries.

Iceland, as well as its landscapes take an important place in your intrigues. They become almost a character in their own right. How it is important for you to evolve your intrigues in such a marked environment ?

I´m fascinated by the contrasts in Icelandic nature. It is so magnificent and beautiful but at the same time so harsh and unforgiving. If you get lost in the countryside or in the highlands nature can really kill you, with it’s pure vastness and cold, whether in summer or winter. This contrast between the beautiful and horrific has always been a part of the Icelandic mentality and I enjoy writing about it. Some of my favourite crime novels use locations as characters, in a way, and that is also why locations are so important to me, as I want to write books which I would want to read as a reader. Furthermore, I think it is important that the locations are real, so if you read my books you can also travel to Iceland and visit those places yourself.

And now I’ll let you to feel free add a few words and also to close this interview.

I just want to add that the response of the French readers to my books has been absolutely amazing. I am so pleased with that, so I try to visit France as often as possible – really a wonderful country to visit.

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Les Petits Mots des Libraires

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