D’emblée, on est saisi par l’histoire d’Esther Brodsky, jeune fille juive prise dans les tourments de la guerre. Julie Printzac le raconte très bien, ce hiatus, chez ces jeunes gens, entre la peur et l’envie de vivre, avec un semblant d’insouciance. L’auteure dépeint admirablement bien tous les personnages, tant les corrompus que les courageux. Les portraits saisissent par leur justesse : l’ambivalence, la lâcheté, la vilenie des uns, le courage et la bienveillance des autres.
Et puis il y a cet antagonisme intéressant dans cette génération de femmes issues de la même lignée : d’un côté, Esther et sa mère, qui résistent, se battent avec courage et détermination et de l’autre, Jeanne et Deborah qui subissent leur vie, entre résignation et abnégation. Mais en allant sonder ce passé volontairement tu, ces dernières retrouveront une force et un élan nouveau.