Quatre voix de femmes s’adressent au même homme dans une confession ultime, brisant ainsi le sceau du silence.
Dio, convoqué tour à tour comme fils, amant aimé et désavoué et enfin comme frère.
Un roman polyphonique, où les destins se mêlent, voire s’entremêlent , pour livrer une vérité plurielle ainsi qu’un regard libre et cru sur ce continent fantasmé qu’est l’Afrique.
Léonora Miano nous offre un magnifique récit choral écrit dans une langue ciselée, qui pose des questions universelles telles que l’héritage ancestral, la perte des valeurs traditionnelles et surtout comment être femme dans un monde patriarcal.
Quatre monologues distincts qui se répondent, s’imbriquent, se complètent. Les femmes déroulent leurs peines, leurs douleurs, leurs vies. La féminité bâillonnée par la religion des coloniaux et la place de servante qu’elle lui a donnée, l’amour saphique, complètement tabou avec, pour emblème, le quartier « Vieux pays ». Le retour à un besoin de racines africaines et chamaniques, Les hommes faibles, versatiles, fainéants et, surtout, l’importance de la lignée. Ce que j’aime chez elles, c’est leur énergie qui leur permet de rebondir, de rester droites.
Entre sorcellerie, chamanisme, modernité, sensualité, Léonora Miano parle de ces femmes qui portent une blessure, un secret refoulé, de la colonisation et ses effets sur la population camerounaise, des hommes velléitaires, qui sèment à tout vent
Une lecture forte et émouvante