Dans ce triste décor qu’était la Jungle de Calais, Olivier Norek nous plonge dans l’horreur et la douleur de ces migrants cantonnés dans un entre-deux-mondes complètement déshumanisé, vivant dans l’attente du passage tant espéré vers le Royaume-Uni.
Bien plus qu’un roman, c’est un véritable cri de désespoir d’un peuple persécuté en quête d’une nouvelle vie dans un Ailleurs rêvé.
Beaucoup d’émotion, quelques larmes à la lecture de certains passages insoutenables, authenticité des personnages font de cette histoire un véritable plaidoyer pour ces réfugiés venus de nulle part.
Olivier Norek nous révèle ici une nouvelle facette de son savoir-écrire. Au summum de son talent, il nous offre un roman d’une immense humanité.
Lorsque l’auteur a indiqué qu’il faisait une pause dans les aventures de Victor Coste, je me suis dit que le cru 2017 allait être beaucoup plus léger que les précédents. C’était sans compter sur la pudeur et l’humanité d’Olivier Norek, qui a mis tout son talent au service de ce qui est bien plus qu’un roman, une véritable enquête d’investigation dans cet « entre-deux » … pas vraiment la France et plus tout à fait de l’ailleurs d’où ils viennent ni de l’ailleurs où ils veulent aller, pour faire bref : l’enfer !
Les rivalités mondiales y sont transposées, où les maltraitances y sont reproduites avec toute la violence que l’on n’ose regarder en face, ainsi que les trafics et autres accommodations avec la règle. Et malgré tout ça de l’espoir grâce aux humanitaires, aux autochtones, aux flics …
Problème majeur de notre société aujourd’hui car si nous ne sommes pas capables de fournir une réponse digne aux résidents de cet « entre-deux » que feront nous quand les désordres climatiques mettront sur les routes des familles par millions …
Ce roman noir interpelle le lecteur au plus secret de son intimité, tout comme le très récent Islanova de Jérôme Camut et Nathalie Hug. Inoubliable et haletant car il s’agit aussi d’un roman à suspense réussi, dont on ne sort pas indemne.
Pepita comme toujours avec tes coups de coeur tu as visé juste en plein centre (du mien).