Littérature

Il n’y a pas internet au Paradis

auteur : Gaelle Pingault

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publié par Frederique

Alex et Aliénor, un couple de trentenaires de bonne situation sociale dirait-on , la vie devant eux, des projets.Mais la vie, parfois, est cruelle.
Alienor parle à Alex, qui n’est plus là …
Un roman qui sonne juste !!

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1 commentaire

  • Oui, un beau livre
    « Être la veuve d’un suicidé est un truc indémerdable. Entre la colère et la pitié, quelle place reste-t-il pour la peine, la vraie ? Comment fait-on son deuil quand on plaint son disparu autant qu’on lui en veut ? »
    Aliénor et Alex, Alex et Aliénor, un couple parfait, comme dans les magazines, sauf que… Lorsqu’une entreprise veut vidanger, et que le personnel ne veut pas démissionner, mon dieu ce que les cadres peuvent être obtus (ironie amère) et bien, on les pousse vers la dépression, grâce à un harcèlement moral des plus raffiné. Alex est allé un poil trop loin, mais ce n’est pas la faute de sieur Boucher, un chef au-dessus de tout soupçon mis là par la direction pour faire le sale boulot… Il y en a qui aime ça à ce qu’il parait.
    Alex ne s’est pas défenestré, non, il s’est immolé, donc un acte vraiment pensé, « froidement déterminé ». Il est parti sans un mot d’adieu. Aliénor doit vivre avec le manque, la colère, le désespoir, le silence.
    Aliénor se bat pour ne pas plonger et Gaële Pingault a le talent de mettre des mots sans pathos où la colère, l’amour, le manque ne s’adresse pas à nous lecteurs, mais à Alex pour lui hurler son chagrin, son incompréhension, son amour, son manque, sa colère. Alex n’est plus là pour lui répondre, pour l’aider, elle commence même à oublier son visage.
    Aliénor est telle qu’en elle-même, capable de bons mots, de plaisanteries, un ton direct, oral Aliénor vide son sac, alors qu’elle ne peut vider l’armoire d’Alex. Elle se raccroche à ses centres d’intérêts que sont les arts. « Je l’ai déjà dit, il me semble. Un jour, je ferai la liste de tout ce que je dois à la beauté de l’art. De toute les fois où elle m’a sauvée du désespoir. Il se pourrait que la liste soit longue. »
    Un livre à la fois pessimiste, comme les nouvelles fraîches entendues à la radio, le calvaire d’Alex et de nombreux autres cadres ou simples employés. Le côté positif est la lente résilience de Gaëlle
    « Je vais y arriver, tu sais. J’ai décidé d’être résiliente, je me répète ça comme un mantra, j’ai décidé que je m’en sortirai. Ce n’est pas marrant-marrant tous les jours, mais je vais y arriver. Le bon revient doucement. Tiens, regarde, la preuve. Je suis venue ici à pied. Et un peu avant d’arriver, j’ai réalisé que je voyais des visages. Alors que depuis ton décès, je voyais surtout des pieds. Je me redresse, tu vois. Je vais y arriver. Mais je voulais quand même te dire que la vie avec toi, c’était… waouh…. C’était drôlement bien.
    Une superbe déclaration d’amour à l’homme qui l’a rendue veuve.
    Un livre lu d’une traite. Un livre écrit avec les tripes, les larmes, la colère. Un livre d’amour qui a une résonnance particulière pour moi, tant, avec l’âge, la peur de la disparition de l’être aimé est ancrée en moi.
    Un livre qui, malgré le sujet et les mouchoirs mouillés, n’est pas pathétique ; il part des tripes et j’aime ça.

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